Silver Diamond
Les bonnes histoires de fantasy japonaise ne sont pas si fréquentes, et encore moins dans le créneau des beaux gosses. La plupart du temps, on a droit à des histoires de cul dans un monde vaguement heroic fantasy, sans que celui-ci ne soit réellement développé (A part dans Crimson Spell, mais lui, c’est encore une autre histoire).
Silver Diamond bien que classique, à développé des concepts et des idées originales. Associé à ça, un bande de beaux gosses dans lequel on peut facilement trouver son chouchou, un humour régulier qui me fait bêtement rire en lisant mon manga, et une histoire globale bien ficelée et une touche de shonen ai font de Silver Diamond un de ces mangas que j’adore lire d’une traite, affalé dans mon canapé.
Petit apparté :
C'est un manga qui est classé en tant que shojo, de manière assez surprenante, puisque la couv m'évoquait plus un bon gros yaoi de derrière les fagots. Et au final, ni l'un ni l'autre, et si l'on doit lui donner un étiquette, ce sera celle de shonen-ai : On se dit des mots troublants, on se retrouve dans des situations ambigues, mais rien de plus. En lisant Silver Diamond, je me suis souvenue qu'au final, le plaisir que je trouvais dans le yaoi, c'était cette ambiguité et ces sous entendus bien plus que les histoires yaoi pures et dures ou l'on passe à l'acte dès la 5eme page. Et malheureusement, ce genre d'histoire à tendance à prendre le monopole ces derniers temps sur les étalages.En ésperant voir plus d'histoires comme celle de Silver Diamond s'imposer.
L’histoire commence donc autour de Rakan. Jeune homme simple et gentil, il est apprécié dans l’école pour son amabilité et son aura apaisante. Chaque matin, il distribue les fleurs qui poussent à foison dans son jardin, au point de l'envahir, raison pour laquelle il s'en débarasse proprement par ce biais.
Ce jour la, un événement particulier se passe alors : L’apparition dans son jardin d’un homme mystérieux venu de nul part. Qui, tout juste réveillé, cherche à l’agresser avec un étrange fusil qui à l’apparence d’une branche. Au contact de Rakan, la branche se met à pousser et l’inconnu de s’étonner qu’il est un sanomé. Un ayamé – sorte de monstre de l'autre monde – cherche alors à l’agresser, et se trouve mis à mal par les pouvoir combiné de Rakkan et Shigusa, le brun tenebreux de l'histoire.
Chigusa et Rakkan.
C’est le début d’une intrigue mettant en scène de nombreux éléments : Un monde fantastique sans nom, ou le soleil et les plantes n’existent plus. Les sanomé, être particulier qui, avant, avaient le pouvoir de faire pousser les plantes. Les armes utilisées par Chigusa. Les bandages rouges qui entourent son corps. Le passé flou de Rakan qui semble étrangement lié à tous cela, lui qui est apparu avec sa mère dans le jardin de son grand père adoptif.
Et plus encore par la suite : Les lois particulières de la famille de Shigeka, dans l’autre monde, ce prince si spécial qui a le même visage que Rakan et son compagnon / interprète Kinrei, les origines de Chigusa, la particularité des êtres ayant un numéro dans leur prénom… Tant de choses qui nous rendent curieux de savoir la suite et le fin mot de cette histoire, ainsi que de comprendre cet univers difficile et si différent du notre, qui semble géré par des règles sociales très particulières.
Dès le premier volume, l’intrusion de Chigusa est suivie par celle de Narushige et son serpent Koh, qui peut se transformer en épée. C’est un personnage à part entière, enjoué et bruyant, qui compense la relative austérité de son propriétaire. On se doute bien que par la suite, ils ne vont pas rester ensemble dans la maison de Rakkan, et chacun doit suivre sa route. D’autres personnages font leur apparition un par un, et les indices disséminés au début continuent de s’entrecroiser.
Les armes végétales sont un concept original qui, bien que née de l'aveu de l'auteur de "son incapacité à dessiner des vrais fusils", donne au final une touche très particulière à l'histoire.
Une des choses qui font que j’aime beaucoup Silver Diamond, c’est que les clichés proposés initialement sont développés de manière intéressante : Chigusa, le personnage type « brun ténébreux qui ne connaît plus les sentiments » est habituellement le genre de personnage que je déteste. Je les trouve même le plus souvent ridicule et fatigant. Mais pourtant, Chigusa passe très bien ! Il a du mal à s’exprimer, et ça le rend souvent très drôle. Il redécouvre réellement les sentiments, et ça le rend attachant. Etrangement, l’alchimie fonctionne. Il a aussi un coté niais qui compense.
Certains détails de son personnage comme sa "très bonne vue" sont aussi de très bonnes idées auquelles je n'aurais pas pensé et me font l'apprécier en tant que personnage.
Il en va de même pour le héros, dont la manière de se réfugier dans des réflexions ménagères « Hum, que vais-je faire à manger ce soir ? » Dès qu’il se retrouve face à une situation compliquée sont très drôles et le rendent vraiment sympathique. Il aurait put être un simple benêt, mais sa réelle attention à l’égard des autres, sa manière de penser de lui même à des petits détails, le rendent aussi très attachant.
Globalement, l’humour omniprésent – tous les quiproquos du à la méconnaissance de notre monde pour Chigusa et Koh, les réactions de Rakan, les commentaires de l’auteur en bord de case qui se moque de ses personnages – à beaucoup contribué, pour ma part, à me faire apprécier cette histoire. Un manga ou je ne peux m'empêcher de sourire voir ricanner à voix haute est un bon manga !
Le dessin, même si un peu old school, est aussi joli et soigné. Dans un pur style « shojo », beaucoup de trames et peu de décor, mais cela ne nuit pas à la compréhension de l’histoire.
Au final, le seul petit défaut que je trouverais à Silver Diamond, c’est la relative superficialité de ses personnages. Je n’arrive pas à les sentir vivants et entiers dans ma tête, ils restent des personnages. Cela n’empêche pas de les apprécier et de les suivre avec grand plaisir, mais on est loin des personnages sur lesquels je pourrais fantasmer des heures durant ou inventer des histoires : Ils ne me donnent pas matière à ça.
Mais peut-être est-ce aussi moi qui suis moins sensible et moins réceptive avec le temps ?
En France, 12 volumes sont parus, tandis qu’au japon, la publication toujours en cours en affiche 22 volumes au compteur.
En somme, Silver Diamond est un manga que je recommande à ceux qui aiment les histoires avec des beaux gosses aux relations un peu am bigues, les univers fantastiques et la petite touche écologique / amour de la nature et des plantes (J’aurai put dire celles, mais je suis sure qu’il existe quelques garçons qui peuvent aimer aussi.)
Lisez le 1er volume et faites vous votre avis !