[Ps3] Bayonneta
« C'est un jeu fait par la même boite qui a fait Okami, et tu te bat avec une fille super sexy qui fait des attaques avec ses cheveux ». voilà en substance que je savais de Bayonneta au moment de l'acheter. Il était dans tous les cas sur ma liste de « must have » lorsque j'aurais une PS3, et fut celui que j'ai fini en premier sur cette console. (10 euros le jeu, l'intérêt de toujours avoir quelques années de retard en matière de jeux vidéo).
C'est un jeu sur lequel je me vraiment amusée, dans le sens ou j'ai tripé sur l'action et l'humour, mais je ne peux lui enlever pas mal de défauts techniques. Je peux sans exagérer dire qu'au final je n'ai rien compris à l'histoire mais que j'ai passé un très bon moment, étant facilement contentée en matière de jeux vidéos. Mais commençons dans l'ordre et touchons un mot de l'histoire et du système de jeu.
L'histoire commence dans une ambiance quelque peu mafieuse, avec l'enterrement solitaire d'un quelconque ponte de la mafia, et une seule personne à être la sous la pluie pour accompagner son cercueil, ainsi qu'une étrange bonne sœur occupée à réciter ses cantiques. Lorsque finalement les anges viennent en réponse à ses prières, elle se tend gracieusement vers eux et... Leur colle la misère de leur vie avec tous les outrages possibles et imaginables avant de voir ses vêtements de nonne se déchirer pour révéler une sculpturale créature toute de cuir vêtue qui termine son massacre en descendant la « camelote » de pistolets que lui balance son compagnon tatoué . Bayonneta in da place, en quelques minutes, l'ambiance du jeu est posée : Ce sera irrévérencieux et fanservice au possible. Tant mieux !
L'histoire suit donc le périple de Bayonneta, mystérieuse jeune femme qui fut réveillée dans un cercueil retrouvé au fond de l'eau 20 ans plus tôt. De son passé, elle ne sait rien, et cherche à le retrouver. Elle est visiblement la dernière sorcière existante sur terre, et les anges cherchent à lui faire la peau à la moindre occasion.
Bayonneta se présente comme un beat them all. Il est question de traverser des niveaux en buttant tous les ennemis qui se présentent, présentés sous la forme d'une procession d'anges aux designs variés et travaillés. Bayonneta dispose de pistolet aux mains et aux pieds, et de divers accessoires récupérables tout au long du jeu ensuite : Fouets, sabre, etc. L'envoutement, technique de sorcière qui se déclenche lors de l'esquive d'une attaque, permet de ralentir les actions de l'ennemi durant un laps de temps. En bref, on tabasse à mort tout ce qui bouge en appuyant sur tous les boutons pour réaliser des combo. Des techniques supplémentaires sont achetables tout au long du jeu, et on peu – détail que j'adore – récupérer les armes laissées à terre par les ennemis pour les utiliser pendant quelques temps avant qu'elles ne soient détruites, et elles sont souvent très puissantes, ce qui ne gâche rien au plaisir.
Ce que j'ai le plus apprécié dans ce jeu au final, c'est certainement l'ambiance, le ton toujours exagéré et assumé, les situations qui ne se prennent pas au sérieux et n'hésitent pas à tourner dans la dérision. Bayonneta est intouchable, déborde de classe, et n’a jamais l’air de galérer face à ses adversaires (sauf quand on tiens la manette). Le personne est aussi sexy en diable sans jamais être vulgaire, ce qui est un joli tour de force. L’humour est omniprésent et on sourit facilement même si certains peuvent ne pas aimer les codes graphiques parfois utilisés. Les ennemis sont très variés niveau designs, tous très travaillés, et les Boss finaux, gigantesques, on un arrière goût de shadow of the colossus pas désagréable, la finesse du combat en moins.
J’ai (évidemment) joué en facile. Un mode qui m’a permis de ne quasiment pas me soucier de ma barre de vie ni de quoi que ce soit d’autre, et de ne pas trop utiliser de sucettes dans le jeu. En mode normal, la difficulté est déjà plus corsée et le jeu se révèle même frustrant pour les gamers qui veulent tout faire : En effet, certains monstres n’apparaissent que si l’on revient sur nos pas dans les niveaux, ce qui fait faire des allez retours dans des niveaux sans autre but que de faire le jeu à 100%.
Dans les défauts, je citerais en premier une certaine répétitivité. Que ce soit au niveaux des décors joyeusement recyclés à plusieurs reprises – et même si c’est justifié par l’histoire, ça fait flemme – ou des combats de boss final qui sont souvent constitués de 3 ou 4 cycles identiques, ce qui est assez lassant une fois passée la découverte de la technique pour blesser sérieusement le boss en question.
Et ensuite, je citerais l’histoire à laquelle je n’ai rien compris. Enfin, c’est un peu radical. Le plus juste serait « que je n’ai pas vraiment suivi ». En effet, une grosse partie de l’histoire est distillée à travers des documents que l’on trouve tout au long du jeu, et il faut donc lire et intégrer tout ces écrits pour appréhender correctement le jeu… Je sais pas vous, mais quand je joue, c’est pas pour bouquiner. Un livret donné avec le jeu aurait peut-être été plus attrayant. Jouxté à cela, le développement un peu chaotique du jeu qui m’a juste donné l’impression d’avancer et d’enfiler les niveaux sans réelle cohérence. On avance c’est tout ! Et à force de jouer, on fini par renoncer totalement à l’idée de saisir les tenants et les aboutissements de l’histoire et on se contente d’apprécier les scènes, les actions et les personnages lors des cinématiques. Ou pas.
Un mot aussi sur ce qui aurait put être une très grande qualité mais n'est qu'à moitié maitrisée, la diversité des modes de jeux proposés. En effet, Bayonneta nous propose tour à tour de chevaucher une moto, de faire du Shmup sur un missile, d'utiliser une énorme mitrailleuse pour descendre un ennemi, de faire du surf lors d'un Boss, etc etc... Autant de diversité de game play qui ne sont qu'à moitié maitrisée et, si elles donnent un effet visuel interessant, ne sont pas aussi soignées et léchées que les moments de jeux "normal" ou l'on joue simplement Byonneta sur terre.
Et enfin, dernier défaut certainement mineur pour certains mais assez décevant pour moi, le choix graphique de nombre de cinématiques qui ont été transformées en suite d’images fixes un peu brouillonne enchaînées sur des pellicules photos pour symboliser les souvenirs. Des cinématiques animés normalement comme il y en a dans le jeu auraient été tellement plus efficaces !
De fait, entre cette histoire difficilement appréhendable, ces documents à lire agaçant et ces cinématiques molles qui cassent le rythme, Bayonneta perd ce qui aurait put faire de lui un bon jeu pour ne rester qu’un coquille visuelle très tape à l’œil. Et c’est pour ça que je l’ai adoré.
J’ai joué sans me prendre la tête, je me suis fait plaisir à matter le cul de Bayonneta, je me suis prise d’affection pour Lucas (même si j’aurai voulu le voir plus exploité), j’ai totalement craquée sur Cereza (Alors que franchement, le trip de la gamine et de la pseudo fibre maternelle j’ai failli gerber et j’étais dégoûtée à son arrivée), j’ai pris un malin plaisir à défoncer des tonnes d’anges dans des explosions de plumes et de lumière et à leur faire subir tous les outrages possibles via les limites de Bayonneta, à tester les différentes techniques qui s’activaient presque d’elle même et j’en passe. J’ai trippé dans une ambiance survolté et me suis bien amusée, et n’est-ce pas ça la description d’un bon beat them all ?
La vidéo "Let's dance boy" que l'on débloque à la fin du jeu, ne cliquez pas sur lecture si vous voulez garder la surprise, et si vous voulez voir Bayonneta dancer en spoiler free, faites vous plaisir ! Je trouve que cette vidéo représente au final mieux le jeu que n'importe quel trailer... Une sorcière sexy déchainée et du 3eme degrès, c'est tout bon !