Persona 3 - Propagande d'une casual
Si comme moi, vous êtes de ces casuals qui sont capables de passer de longues heures sur un rpg parce que l'histoire vous plaît, mais en tour par tour s'il vous plaît les combats parce que sinon vous paniquez, alors je pense que vous aussi, vous apprécierez Persona 3. (Et je parlerais de la version FES, celle à laquelle j'ai joué et qui est, apparemment, la plus complète et donc celle qui faut obtenir si vous choisissez de faire ce jeu. )
La 2eme vidéo d'intro du jeu, dont je ne me lasse pas.
Pour faire bref, le topo de base est le suivant : Vous êtes un jeune orphelin qui arrive dans une nouvelle école, un nouveau dortoir, et alors que minuit arrive, tout s'arrête et prend des airs très convaincant d'halloween autour de vous. Arrivé au dortoir, une fille pas très nette manque de vous tirer dessus, et comme par hasard, ça tombe bien que vous soyez arrivé dans ce dortoir parce qu'en fait...
Je sais pas vous mais personnellement, les descriptions d'histoire, pour un jeu, ça à vraiment été ça qui m'a poussé à en essayer un. C'est plus le gameplay, les ambiances et les personnages, qui vont me pousser à jouer à quelque chose. Donc, si vous êtes convaincu de vous essayer à ce jeu, je vous laisse la surprise de l'histoire et des 1ers événements - que j'ai trouvé ma foi fort convaincant lorsque je les ait découverts, ayant acheté ce jeu sans rien en connaître à part un "c'est du bon" assuré de mon vendeur préféré - et vais passer directement aux éléments suscités, aka game play, personnages et ambiances.
Mais histoire de ne pas se perdre, un résumé super condensé et compressé du jeu : Vous jouez un lyceens qui le jour, mène sa vie, et la nuit, durant la "Dark Hour" - heure spéciale cachée - va se battre contre des monstres en invoquant des "Persona", et le fait en se tirant une balle dans la tête avec un pistolet spécial nommé Evoker, qui ne le tue pas. Ouf, ça va alors.
Ce jeu, c'est un peu comme le croisement improbable d'un dating game et d'un dungeon Rpg, le tout dans une ambiance glauque à souhait, assaisonné de musiques pop improbables. Techniquement, il se décompose en 2 phases de jeu distinctes et successives.
Le jour, votre personnage va à l'école. Celle-ci se compose de plusieurs lieux - l'entrée, des couloirs, quelques salles de classe, le toit - dans lesquels vous pouvez faire évoluer votre personnage. Chaque journée suit le même schéma : Une scenette prenant place le matin ou votre personnage, passant près d'autres élèves, surprend une bribe de conversation, ou alors il se fait accoster par un de ses camarades et discute quelques instants.
Vient ensuite une phase de cours durant lequel vous écoutez réellement le prof énoncer son cours, et pouvez être interrogé. Le soir, vous avez un espace de temps libre, durant lequel vous pouvez parler aux autres personnages ou pratiquer une activité. Vient ensuite la phase "soir" ou vous avez le choix entre partir combattre à Tartarus, ou sortir pour pratiquer une activité, qui se verra suivre d'un coucher tôt d'élève sérieux ou d'un bachottage d'élève tout aussi sérieux.
Les soirs ou vous choisissez de retourner à l'école - bande de maso - qui durant la dark hour à le bon goût de devenir une tour sans fin glauque à souhait nommée Tartarus et vous montez des étages qui se ressemblent tous, vous retrouvez confrontés à des boss tous les 10 niveaux, et montez vos levels, grossièrement.
Et la, vous vous dites que tout cela semble tout de même diablement répétitif et d'interêt pauvre. C'est ce que je me suis dit au début aussi. Et en fait, ce quotidien répétitif regorge de sous quêtes qui s'entrecroisent et vous entraînent dans une gestion du temps minutieuse. Il y en a tellement que j'ai marqué un temps d'hésitation avant de continuer à écrire.
Commençons par les plus simples : Les socials links.
Et oui, oubliez vos instincts de solitaire, Persona vous force à sociabiliser. Mais c'est pour la bonne cause : Chaque fois que la fréquentation d'un personnage à renforcé votre lien, son arcane se renforce également. Son arcane ? Mais oui, une carte du tarot sous laquelle est placé votre lien, ainsi que certains Persona. Et dans Tartarus, les arcanes servent à renforcer les Persona que vous créez.
Par exemple, la fusion de 2 persona qui donne naissance à un persona de niveau 40, comme vous (soit le maximum que vous pouvez créer), s'il se trouve sous une arcane levelée à 5, il gagne facilement 3 ou 4 niveaux ainsi que des compétences. Ainsi, la vie sociale influe sans cesse sur les combats et les Persona. Et en eux même, les socials links sont intéressants : Chacun des personnages avec lesquels vous pouvez vous lier à en effet une vie et un caractère propre, et au fur et à mesure que vous progressez dans le lien avec cette personne, vous en apprenez plus sur elle, et créez une sorte de petite histoire dont vous vous retrouvez impatient de connaître la suite. Et pour peut que vous ayez l'imagination facile, vous pouvez comme moi commencer à vous demander si c'est bien honnête, tout de même, de faire mine d'être ami avec ces gens dont vous vous fichez juste pour augmenter la puissance de vos persona...
La gestion des socials link est parfois très facile - personnage chaque jour au même endroit - parfois plus difficile : Personnage présent seulement certains jours, ou alors accessible uniquement après avoir monté un lien à un certain niveau. Certains socials link se créent simplement par la rencontre, tandis que d'autres se créent après avoir apporté un objet précis à un personnage...
De nombreux liens sociaux sont des camarades de classe, mais ils ne sont pas les seuls.
Bref, à eux seuls, les socials links forment une bonne partie du jeu, ainsi que celle qui m'a le plus interpellée. On ne se contente pas de déclencher des scénettes, à de nombreuses reprises des questions à choix multiples nous sont proposées, nous faisant influencer directement sur le social link. Ah, d'ailleurs à ce propos, les personnages de Persona 3 manquent cruellement d'humour. Mieux vaut éviter les réponses du style "je blaguais" qui sont toujours très mal perçues par vos interlocuteurs v_v;
Donc, le jour, vous vous occupez de vos socials links. Ceux-ci sont liés à vos performances dans la vie de tous les jours : Votre charisme, votre niveau scolaire, et votre courage. Sans ces compétences maxées à fond, inutile de rêver courrir les jeunes filles ! Il en va de même pour certaines relations qui ne peuvent être débloquées que lorsque l'on a assez de charisme pour intéresser l'interlocuteur par exemple. Ces 3 compétences peuvent êtres améliorées de diverses manières. Pour le niveau scolaire, il suffit d'écouter en classe, ou de réviser le soir. Passer le soir à la bibliothèque peut aussi être une bonne option, ou alors une prière au temple. Le charisme s'augmente en allant boire un petit café de phéromone, et le courage en allant chanter au karaoké. Le tout est d'arriver à jongler entre montrer ses performances, et entretenir ses liens sociaux. Ecouter et participer en cours fait monter le niveau scolaire, mais si vous êtes fatigué de votre dernière virée à Tartarus, un petit somme sur votre table vous remet en forme... Cruel dilemme que voila, tout comme celui d'accepter ou non le 1er rendez-vous que l'on vous proposera pour dimanche prochain : Et si quelqu'un de plus intéressant téléphonait ? Et puis, vous vouliez pas jouer aux MMORPG dimanche ? Mince alors...
Je n'ai pas passé en revu toutes les possibilités d'action que l'on à lors des séquences de jour, mais elles sont nombreuses et prenantes, nous faisant bien vite jongler entre les différentes possibilités selon le calendrier, nos envies, et les besoins du personnage. Et qui dit calendrier dit également dimanches de libres, vacances, parties du jeux "spéciales" lorsque vous partez en voyage, etc.
Comme dans tous bon Rpg, les socials links ne sont pas les seuls liens que vous aurez : Vos compagnons d'aventures prennent évidemment une part importante de l'histoire. L'équipe évolue d'ailleurs de manière notable tout au long de l'histoire, puisque certains personnage arrivent assez tardivement. La plupart sont très attachants et intéressants, et vous aurez bien vite fait de vous choisir votre petit chouchou.
Les séquences de discussion sont présentées comme dans un dating game : Une image du personnage qui change selon ses humeurs, et ses propos dans une boite de dialogue en dessous. Lors des conversations "importantes", les voix des personnages vous sont proposées à l'écoute, et la majeur partie des doublages sont très convaincants et apporte un plus non négligeable à ce jeu.
J'ai essentiellement parlé de la partie "Dating game" du jeu, voyons maintenant la partie "dungeon Rpg".
C'est un jeu qui fonctionne au tour par tour. Les monstres sont visibles, et les frapper donne l'avantage au début du combat. Lorsque vous trouvez et attaquez le point faible d'un monstre, vous gagner un tour de jeu, ce qui permet de gagner sans laisser l'autre répliquer, mais permet aussi de se faire laminer en beauté si vous vous faites avoir. Fait qui m'a surpris - mais qui est peut-être courant ailleurs - on ne contrôle que son personnage, les autres sont indépendant. Mais l'on peut leur proposer une ligne de conduite - attaque, défense, soin etc - qu'ils suivront plus ou moins bien.Chaque personnage à son arme favorite, sauf le héros qui, une fois encore, est multitache et peut utiliser toutes les armes. Mais le plus fun, ça reste évidemment d'invoquer des Personna aux capacités multiples.
La 1ere des choses qui m'a fait échapper à la monotonie, ce sont les quêtes d'Elizabeth. Dans le hall de Tartarus se trouve la velvet room, une étrange pièce que vous connaîtrez bien assez tôt. Et la se trouve Elizabeth, étrange jeune femme qui vous propose de nombreuses quêtes toutes plus variées les unes que les autres. Certaines sont réalisables dans l'enceinte de Tartarus comme "Ramène moi un item X en tuant le monstre Y", d'autres prennent place dans le monde du jour, ajoutant une activité supplémentaires à celles qui vous occupent en journée. Certaines ont des dates limites, ajoutant à la gestion du temps. Vous gagnez ainsi des items utiles au développement du jeu ou tout simplement loufoque, comme le hache en forme de panneau de bus. Très seyant lors des combats.
L'autre gadget qui m'a bien occupé et qui aide à la progression du jeu, ce sont les Persona et leurs fusions. Les persona, ce sont ces créatures que vous invoquez pour combattre. Mais la ou vos compatriotes n'ont qu'un seul Persona - hou les nazes - vous, vous pouvez en posséder plusieurs - en gagnant des cartes à la fin des combats - et également les fusionner pour en créer des plus forts. Et c'est partit pour des heures de jeu ou l'on cherche à obtenir le Persona le plus puissant et le plus beau tant qu'à faire. Vous ne pouvez pas créer de persona qui soit plus puissant que vous. Vos socials links permettent de dépasser cette limite de niveau. Vous pouvez racheter des persona fusionnés en échange d'une jolie somme d'argent. Cumulez ces indications, et vous imaginez les heures de jeux que l'on passe facilement dans Tartarus...
L'ensemble du jeu est, bien entendu, ficelé par un scénario global qui avance de manière notable à chaque pleine lune, ce qui correspond à chaque fois ou un shadow plus important que les autres apparaît, un Boss en somme.
L'histoire de Persona 3 est longue et pleine de rebondissements. Je n'en dirais rien ici et vous laisserait le plaisir de voir par vous même.
J'aime bien ce trailer, il donne un bon aperçu des voix, des scènes vidéos et des séquences de jeu.
Graphiquement, ce jeu m'a énormément plut. Notamment grâce aux dessins des personnages que l'on peut voir des conversations, aux séquences vidéos, mais aussi tout simplement grâce aux séquences de jeu en elle même : Les décors sont fouillés, les personnages réagissent de manière "physique" en ayant par exemple une goutte d'eau à coté du visage s'ils sont gênés, et agissent toujours avec naturel. Au début du jeu, je ne me lassais pas d'observer ce que faisait chacun des personnages dans la salle commune par exemple : Tiens, celui-ci lis un gros magazine de prépublication de manga, celui-ci mange des nouilles, et celui-ci regarde un truc sur son portable. Plein de petits détails foisonnant de vie qui donnaient envie de s'attarder.Il en va de même dans les combats. Les personnages parlent et sont pleins de vie, même leurs simples postures lorsqu'ils utilisent leur evoker est différente selon leur personnalité ! Tant de détails qui rendent ces personnages "réels".
J'ai du mal à estimer les qualités graphiques de jeux, surtout en cette nouvelle ère de la PS3 dont je ne connais rien. Mais Persona 3 peut se targuer de bénéficier de forts jolis graphismes pour cette console.
Et aussi un héros mignon avec une mèche sur l'oeil. C'est pas rien quoi.
Malgré tout l'amour que je porte à ce jeu, je ne peux cependant m'empêcher de lui noter quelques défauts :
- Une introduction un peu mensongère : Les scènes vidéos sont loin d'être aussi jolies par la suite.
- Et d'ailleurs elles ne sont pas sous titrées, fait un peu gênant quand on parvient à lire l'anglais mais qu'on est loin de le maîtriser à l'oreille.
- Le système de tour par tour qui au début du jeu à tendance à s'emballer : Il m'est arrivé de mener des combats ou mon personnage réagissait seul et de manière incoherente, me faisant perdre la partie ou étirait en longueur un combat. Assez frustrant et agaçant, déjà que l'on ne peut pas maitriser les coéquipiers, si notre personnage s'y met...
- La petite perte de rythme vers la fin du jeu : Les compétences remplies, les socials links raréfiés, la diminution des Persona à fusionner... Arrivée à 100h de jeu, j'ai fini par me lasser, et si je suis en train de faire les dernières semaines de jeux, je ne pense pas enchaîner aussitôt sur la "suite" du jeu nommée "the answer" et qui fait pourtant partie des particularités de la version FES.
- Certaines quêtes d'Elizabeth un peu trop obscures : J'ai raté la 1ere quête de visite du monde, et du coup, j'ai raté toutes les suivantes ainsi que l'item qu'elle débloquait. Grosse deception à ce sujet, je me suis fait avoir par la limite de temps que je ne maitrisais pas encore.
- Le fait que les social link avec les filles deviennent forcemment des liens amoureux. J'ai trouvé ça vraiment dommage de ne pas avoir le choix. Et en plus, ça restreint les liens du coup.
Mis à part ces quelques défauts, ce jeu est, pour moi, excellent en tous points et terriblement addictif. Et en plus, il vous fera progresser en anglais. Croix de bois croix de fer. Je peinais à déchiffrer l'anglais et j'ai fait de sacrés progrès grâce à Persona 3 !
Contre toute attente, Persona 3 s'est installé confortablement dans mon panthéon des "Rpg trop cool" qui ne comptait en fait jusque lors qu'une ribambelle de Final Fantasy. Le 4 est du même goût, il me tarde de pouvoir y jouer ! (Mine de rien, Persona 3 date déjà de 2006, même si sa sortie dans nos contrées s'est faite en 2008. Il est trouvable facilement d'occasion maintenant, à des prix raisonnables. )
Si mon phamplet vous à convaincu, 2 choses à savoir :
- Sur PS2, vous prenez la version FES.
- Si vous avez la chance d'avoir une PSP, Persona 3 est ressortit recement sur PSP, avec la possibilité de jouer un personnage féminin en héros, avec tout ce qu'il en découle au niveau des modifications des socials links... Rah, rien que pour ça j'ai envie d'avoir une Psp !
En ésperant en avoir endoctriné au moins un ! ;)