Baka to Test to Shōkanjū – L’école serait plus marrante comme ça !
Dès les premières secondes de cet petit animé de 13 épisodes, la situation est posée avec énergie : L’académie Fumiziki, école au top niveau de la technologie, utilise une méthode d’enseignement spéciale : Il y a 6 classes, nommées de A à F, le niveau de la classe correspondant a la note obtenue lors du test d’entrée. La classe A est digne d’une suite de luxe et la classe F est un taudis. 2eme élément particulier ? Les shokanju, invocation en mode « Chibi » trop choupinets agrémentés de costumes et d’oreilles d’animaux qui permettent de combattre entre les classes pour monter de niveau et gagner de meilleurs conditions de vie (et de faire produire des goodies tout prêt pour la série). Les compétences des Shokanju étant évidemment déterminés par les notes obtenues en cours.
C’est sur ce topo totalement loufoque et imprévu que commence Baka to Test to Shōkanjū (literralement « idiots, tests et créatures invoquées selon mon ami wikipedia).1ere chose à dire sur cet animé ? C’est vraiment très, très drôle. Les personnages sont cadrés dès le début dans les rôles qui nous permettent très vite de les situer et de comprendre les situations, les délires s’enchaînent non stop, et étrangement, le topo de base passe très bien. Les invocations de Shōkanjū ont même une certaine classe et sont vraiment trop mignons ! La classe F n’est pas seulement la classe en bas du classsement, c’est aussi un ramassis de crétins qui passent leur temps à faire n’importe quoi dans leur salle de classe délabrée, donnant une ambiance assez particulière.
Les combats de Shokanju se présentent le plus souvent sous cette forme.
Pourtant, les premières minutes m’avaient assez rebutées : Entre le design assez minable du héros et l’allure complètement pathétique de sa pauvre copine à moumoute rose maladive qui oh, pauvre d’elle, se fait rabrouer de faire un malaise en classe, l’alerte au mauvais cliché sonnait au-dessus de ma tête. Mais bien vite, j’ai oublié ce sentiment : Les autres personnages, même si classiques, sont sympathiques et dynamiques – une mention spéciale à « pervers » pour lequel j’aime autant le comportement en classe que l’allure de son Shōkanjū – et le héros finalement, n’est pas si agaçant même si idiot (son amour sous entendu des jeux de rôles le rendait attrayant à mes yeux).. Et même la cruche remonte dans l’estime dès ce premier épisode, en grande partie grâce au super design de son Shōkanjū. Vraiment, le pouvoir des chibi est sans limites.
Le héros, comme tout bon héros, à 2 filles qui lui courent après et ne parvient même pas à véritablement s’en rendre compte. Mais au lieu d’être rivales, les 2 filles sont amies, ce qui empêche de virer dans le drame romance, même s’il y a une évolution au niveau des sentiments et qu’au final, la trame principale de l’histoire est tissé sur cette attirance.
La réalisation graphique est punchy est colorée, laissant la part libre à quelques expérimentations visuelles à base d’ombres en poids et autres petites gaietés, ou à des détournements pour minimiser l’animation, comme de représenter les déplacements par un cercle d’invocation glissant sur un plan de l’école. Sans aller aussi loin que les délires graphiques d’un Shaft qui peuvent rebuter, ces effets visuels ajoutent principalement à l’ambiance pepsy de cet animé, eux même largement appuyés par les musiques souvent très dynamiques qui accompagnent les scènes comiques avec entrain. J’ai d’ailleurs trouvé la BO globalement très bonne, les musiques sont prenantes et m’ont laissé un très bon ressentit. Des musiques presque trop bonnes et sérieuses pour le ton de la série si j’ose dire.
Un des nombreux délires qui parsement l'animé. Ou comment réagir face à un crayon comme face à un Mecha.
Le design général, plutôt conventionnel et agréable, laisse place selon les moments à un style parodique de shonen dans la plus pur veine d’un ashita no joe pour souligner la tension d’un instant, apportant un ressort comique toujours amusant, ou au contraire vire dans un crayonné smooth pour une scène à gros penchant yaoi, on parodie les graphismes de vieux shojo pour une scène tragique… Les références sont nombreuses et toujours amusantes, et la parodie est un des rouages importants de cet animé : Que ce soit dans les schémas représentés, ou alors au hasard, citons le générique en mode « histoire à grosse tendance yaoi » ou l’épisode entièrement parodique sur une série très connue. Mais cet animé ne se résume pas qu’à ça.
Le tout est arrosé d’une sauce bien épaisse de fangirlisme pour garçons comme pour fille, comme cela devient la norme. Les délires yuri sont la, mais les délires yaoi ne sont pas en reste (et me font hurler de rire, vous vous en doutez. Pour ne citer que la scène au début de l’épisode 3, rien que d’y repenser, je…).
Il y a cependant un délire qui m’a laissé de marbre et même profondément agacé, à savoir celui de la grande sœur du héros qui ne cesse de lui tendre des perches pour qu’ils fassent « des choses ensembles ». J’ai un profond dégoût de ce genre de schéma (mince, jamais il me viendrait à l’idée de charmer mon petit frère quoi !), alors amené de manière aussi ridicule, je ne pouvais même pas rire. Heureusement que ce personnage arrive tardivement dans la série et qu’on ne le voit pas trop.
Initialement, Baka to test to Shōkanjū est une série de light novel (Actuellement 9 volumes sortit au japon) écris par Kenji Inoue et illustré par Yui Haga ayant commencé en 2007. Une adaptation manga par Mosuke Mattaku a commencé en 2009, puis vint l’animé, produit par le studio silver link. Une 2eme saison est prévue.
Baka to Test to Shōkanjū est un animé sans temps mort à la réalisation impeccable. C’est assez amusant de se dire que les mêmes éléments, mals utilisés, auraient donnés un animé incohérent et agaçant, mais la, grâce à une étrange alchimie, ça passe. Les retournements de situations sont visibles à vu d’œils à des km avant leur arrivée, mais au final ce n’est pas vraiment l’effet de surprise qui compte. Et il y a toujours un petit détail, une manière de le faire, qui rend les choses amusantes et passionnantes. Ou alors c’est le coté obvious qui est rigolo justement ?
L'équipe des personnages principaux. De gauche à droite : Le délégué de la classe F dont on ne sait jamais s'il est un idiot qui se fait passer pour un manipulateur ou le contraire, sa tsundere attitrée qui est également déléguée de la classe A, voyeur qui perd 3 litres de sang à chaque épisode, les jumeaux de la série - enfin, la fille on s'en fiche, c'est Hideyoshi qui compte - et les 2 copines du héros sous la forme "Dynamique et plate" VS "Cruchonne et poumonnée".
Une fois passé les premiers épisodes, l’histoire ralentit son évolution pour se concentrer sur des épisodes un peu plus randoms mais toujours très agréables, ou des choses d’apparences anodines sont amplifiés de manière exponentielle comme seuls les Japonais savent le faire (Manger de la cuisine mauvaise ou saigner du nez quand on est voyeur… A la sauce « Baka to test to shôkanju). C’est aux alentours de l’épisode 9 que le trame de l’histoire reprend son cours pour conclure cette saison.
L'animé se permet même, au passage, de nous servir une petite leçon sur les efforts et la valeur de chacun. Le message n'est pas trop appuyé et n'en devient donc pas lourd, et communique de la motivation à affronter les épreuves de l'avenir ou tout simplement l'école. Un petit coup de pouce sympathique pour relever la sauce en somme.
Un parfait remède anti déprime, Baka to test to Shokanju est animé qui donne le smile et vous crier « la suiiiite » !. Un animé à regarder pour vous donner le sourire ou vous donner envie de réviser. Un peu. Ou de regarder la suite pour rigoler encore !